Ce moulin est situé sur la commune d’Annesse est Beaulieu à quelque pas de Périgueux.
Il reste encore les meules du moulin ainsi qu’une partie de son mécanisme.
Historique
Ce Moulin aurait été construit vers 1330 par les Comtes de Bourdeilles.
La pièce la plus ancienne, concernant le moulin, est conservée aux Archives Départementales de la Dordogne ; ce parchemin date de 1372.
Les Archives possèdent également un acte établi en 1508 entre Guilhem de Fayolle, seigneur, et Antoine Gay, meunier, établissant une « libre assence » du moulin.
L’outillage se compose seulement de deux paires de meules à blé mais le contrat prévoit la construction par le meunier d’une troisième paire de meules à grains et de « deux autres moulins, savoir un à huile et l’autre à ….étoffe ».
Ces meules étaient mues par des rouets à cuve.
En 1720, Jean Bertin (Maître de forges et manufacturier à St Laurent) se rend acquéreur de la seigneurie d’Annesse (maison forte, domaine et moulin de Taillepetit pour la somme de 45000 livres. Il acquiert aussi Bourdeilles ce qui lui permet de se parer du titre de « Comte de Bourdeilles, premier baron du Périgord ».
Jean de Bertin était le père de Henri-Léonard de Bertin, Ministre des Finances de Louis XV.
Celui-ci deviendra, à son tour, propriètaire du domaine.
Henri-Léonard fit une brillante carrière politique au service de Louis XV et occupa de hautes fonctions (Contrôleur Général des Finances – Ministre Secrétaire d’Etat etc…)
On lui doit de grandes réalisations comme la création de la première école vétérinaire de Lyon puis celle de Maison Alfort puis une école d’agriculture et une autre d’horticulture.
Il Crée les magnaneries pour la production de la soie à Lyon.
Dès 1771, il encouragea ses deux soeurs à se livrer à la culture expérimentale de la pomme de terre. C’est à lui que l’on doit le développement de la manufacture de Sèvres.
Il est également à l’origine des Archives et de la Bibliothèque Nationale.
En 1780, sentant venir la révolution et la fin de la royauté, il liquida tous ses biens et donna Bourdeilles à son neveu. Il mourut le 16 septembre 1792.
L’Histoire semble avoir oublié ce grand homme d’état malgré le nombre de ses réalisations.
En 1782, Jean Lacombe dit « Simon », marchand voiturier, se rend acquéreur de moulin.
En 1783 il y eu de graves inondations dont les murs gardent encore les traces. Ont peut encore observer le niveau de la crue près d’une fenêtre dans la salle des machines.
En Septembre 1787, un mariage se termina tragiquement au Moulin. En effet, peu après le repas de noce (peut-être trop arrosé) le marié voulant franchir le pertuis, tomba à l’eau et se noya sous les yeux des convives et de sa jeune épouse. Il fût enterré le lendemain à 7 heures du soir.
En 1794, un procés est engagé entre Michel Lestang (nouveau propriétaire) et Joseph-Antoine Froidefond, bénéficiaire de la redevance en nature établie lors de la location « perpétuelle » du 1er septembre 1508.
Lestang s’oppose à ce que son meunier, Pierre Dalesme, paie cette redevance car il la considère comme une survivance de la « féodalité ».
Un plan de 1836 indique cinq rouets actionnant quatre paires de meules à grains et une meule à huile.
Vers 1842, le moulin est racheté par Madame de Gosselin. Des travaux de restauration sont alors exécutés, « le pertuis et le mur s’appuyant dessus menaçant ruine « !!!!
En 1902, M. Bleynie, propriétaire du moulin, part s’établir à celui de la Massoulie à St Astier.
Il est remplacé par M. Doche, le grand-père de Pierre Doche le dernier meunier.
En 1910 et 1911, l’crivain Léon Bloys séjourne à Taillepetit, non pas au Moulin mais dans la maison d’en face. Il aimait beaucoup cet endroit pour se baigner ou faire du bateau en famille . Il ne manquait jamais le marché du jeudi à St Astier.
En 1936, la capacité maximum d’écrasement était de 25 quintaux de blé par jour;
Le moulin a fonctionné ainsi jusqu’en 1966 date de cessation d’activité du dernier meunier, Mr Doche (trop concurrencé par les grandes minoteries)
La meule à noix a produit de l’huile jusqu’en1974.
Aujourd’hui les meules se sont endormies mais nous espérons les réveiller dans les prochaines années.
P.S. On peut observer sur les murs de la salle des machines les nombreuses traces d’inondations que les anciens meuniers ne manquaient pas d’inscrire par des encoches pour marquer le niveau des crues les plus importantes.
Nous continuons cette coutume.
Pour plus d’informations voici les coordonnées de Marlène et Mostafa Bélaïd : 06 61 18 52 54.
Que de souvenirs,en visitant le site amis des moulins du Perigord.En particulier,le moulin de Taillepetit; car lors des années 1964, 1966 avec l »autorisation du dernier meunier Pierre Doche nous traversions la salle des machines,pour aller à la peche sur le barrage.Félicitations pour votre site internet;résidant actuellement dans le Gard,peut-etre un jour pourrais-je revisiter ce merveilleux et authentique moulin.